Il était une fois, un mec, qui un jour a dit à un autre mec, qui ne me l’a pas dit mais que j’ai lu sur son blog, et avec qui j’en ai discuté le jour où l’on s’est rencontré (ça va, tu suis?): «Tu es ce que tu dis».
Pourquoi je te dis ça? Et bien pourquoi pas, déjà pour commencer. Et d’autre part, parce que tout comme ce mec à qui l’autre mec a dit ça, cette phrase m’a marqué. Ça t’intrigues hein ? C’est qui ces mecs? Mais peut être que dans le fond, tu t’en bats les couilles (ohlàlàlàlà, mais quelle vulgarité!!) tamponnes le coquillard (c’est mieux?).
Je te la ferai courte pour l’anecdote. Ce gars, c’est Ryan, du blog Le sac à dos. Je l’ai rencontré il y a 4 ans lors de mon 1er voyage au Japon. Et le gars qui lui a dit ça, c’est un autre voyageur. Cette toute petite phrase l’a marqué, et a été le début d’une belle aventure pour lui. Moi aussi cette phrase m’a marqué quand j’ai découvert son blog il y a 5 ans (putain déjà!). Il a été le premier blog que j’ai découvert avant de partir pour la Nouvelle Zélande, et un gros coup de boost aussi pour réaliser ce qui me tenait à cœur. Il m’a même fait une petite dédicace sur l’un de ses articles. https://lesacados.com/volontariat-au-japon
On rencontre tous et toutes des gens qui nous marquent par ce qu’ils nous disent, tu ne crois pas ?
Je m’égare, je m’égare… Il y a bien entendu une raison pour laquelle je te raconte ça.
Ce blog, ce projet d’aller faire des crêpes chez les gens ou de travailler en tant que crêpière dans différents pays me tient à cœur. Il me donne un objectif. Et je peux te dire qu’il y a 1 an après mon accident de skate au Japon, et après mon rdv à l’hôpital à Kobe où j’étais sacrément en pleine déprime, me concentrer sur mon blog m’a été des plus bénéfique.
Je t’ai toujours dit depuis la création de ce blog, soit il y a plus d’un an, que mon objectif en Australie, serait d’aller faire des crêpes mais cette fois à titre professionnel. Tu vois toujours pas où je veux en venir ? C’est clair que pour moi c’est ça ?
J’essaie tout simplement de faire au mieux pour appliquer cette petite phrase :
Mettre en acte mes paroles, c’est là aussi mon but.
Tout ce blabla pour finalement te dire que je t’avais dit quelque chose et que je l’ai fait. Je suis allée bosser comme crêpière à Melbourne. (« Putain ! Tout ça pour ça ! », c’est ce que tu te dis là sans doute tout de suite, hein pas vrai ?)
Je sais. Tu as dû croire que j’avais disparu de la circulation.
Et je vais t’avouer que je n’ai clairement pas réussi à concilier routine de travail et blog en même temps. Ça a été un lamentable échec. Je n’aurai écrit que 3 posts en 8 mois alors que j’en ai écrit beaucoup plus en 6 mois de voyage l’année dernière…
Mais bon, c’est comme ça. J’ai eu une vie un peu à 100 à l’heure pendant les 6 premiers mois à Melbourne, et pendant mes jours de congés, j’étais trop lazy (flemmarde) pour faire quoi que ce soit sur mon blog.
Mais fort heureusement pour toi (tu remarqueras que je parle bien, ça change de ma vulgarité putain!), mon mode de vie sédentaire s’est arrêté et je suis repartie en vadrouille ! Ce qui veut dire que je vais me remettre plus sérieusement sur mon blog, pour ton plus grand plaisir je le sais.
26 novembre 2017. C’est la date à laquelle je débarquais à l’aéroport de Melbourne Tullamarine où j’allais rencontrer pour la première fois ma future coloc, qui venait me récupérer (si c’est pas royal ça!). Etant trop balèze comme meuf (sisi), j’ai mis à profit mes 1ers jours à Bangkok pour rechercher du travail sur Melbourne, et j’avais été en contact avec une crêperie par mail d’abord, et ensuite par téléphone. Le tour était joué, j’avais un travail à mon arrivée là-bas. Du coup, dans la foulée, bah je me suis dit tant qu’à faire, autant commencer à chercher aussi un logement tiens! Et comme j’ai le cul bordé de nouilles (on repart dans l’explication de cette expression ou bien? 😉 ), bah, j’ai aussi trouvé assez rapidement. Trop balèze je te dis !
A la base, j’avais prévu de rester 4 mois à Melbourne. J’y serai finalement restée 8 mois ½. Ouais quand même… Mais bon, en même temps, mon objectif a toujours été de venir en Australie pour y travailler et me refaire une petite santé financière après mes 7/8 mois de voyage en 2017, et aussi (bien entendu) d’acquérir davantage d’expérience professionnelle en tant que crêpière.
A priori tu le sais déjà (si tu me suis sur Instagram et Facebook, ou bien alors si tu es l’un de mes anciens collègues), j’ai fait partie de la team de La Petite Crêperie.
L’arrivée là-bas a été un peu difficile. Les 2 anciens crêpiers étant partis (quasiment) en même temps, Alex et moi démarrions ensemble (à 1 semaine d’intervalle) nos premiers pas en cuisine. On a été formé rapidement et on a dû être très vite opérationnel. Toute l’équipe en fait était assez nouvelle à mon arrivée. Mon 1er Samedi, j’ai pleuré (mais pas à la crêperie attention, je suis allée me cacher dehors, tu crois quoi!?). C’était mon 5ème jour…. Je suis assez émotive et très sensible si tu ne le savais pas. Et puis ça a été beaucoup mieux ensuite bien entendu.
J’ai adoré mon travail, mais parfois, je ne vais pas te mentir, je l’ai détesté. Mais tu dois le savoir, le contraire de l’amour n’est pas la haine…
J’ai déjà bossé comme crêpière comme tu le sais, et j’adore ça. Mais c’était une grande première pour moi de bosser en cuisine comme ça. La restauration, c’est aussi pas mal de pression (putain ! ça rime!). Tu dois être capable d’enchaîner plusieurs choses en même temps. Je me suis pas mal remise en question sur le fait de savoir si le travail en cuisine était vraiment fait pour moi.
J’ai beaucoup douté de moi sur mes capacités à assurer à ce poste et à y arriver. Rachel, ma manageuse, n’en a jamais eu aucun (doute), et m’a toujours poussé à prendre davantage confiance en moi. Même si elle et moi, ça n’a pas toujours été facile, elle a su me dire des choses pour m’encourager et qui m’ont touché. On est très différente, mais je me suis toujours sentie proche d’elle d’une certaine manière.
Ça a été loin d’être facile tous les jours, et j’ai pensé assez rapidement si je n’allais pas démissionner… Fin décembre, le craquage émotionnel me guettait. Entre la saison d’été, les vacances et les fêtes de fin d’année, j’ai enchaîné pas mal d’heures et accumulé des heures de sommeil en moins. Heureusement la bonne humeur et la bonne ambiance étaient toujours au rdv avec mes collègues de taf.
Tu vas me demander alors pourquoi je n’ai pas arrêté ? Et bien je te répondrai : « Est-ce que l’on doit vraiment tout arrêter quand les choses deviennent dures ? ». Si j’avais dû arrêter à chaque fois dans ma vie quand les choses devenaient difficiles, et bien je ne pense pas que je serai où j’en suis aujourd’hui.
J’essaie d’être quelqu’un de persévérant, et ce n’est clairement pas facile tout le temps. Mais la vie est loin d’être simple de toute façon…
Et puis, j’ai pu me prouver que j’étais capable de le faire, et j’ai assuré à mon poste (oui oui j’assure!). Bien sur, parfois (voir souvent en fait), je n’avais qu’une envie, c’était de tout lâcher en cuisine et de hurler « assez !!! », en mode Obélix dans les douze travaux d’Astérix quand il pète un câble dans la maison qui rend fou avec le formulaire A89 (mon préféré des Astérix et Obélix).
Je suis une nerveuse… J’ai du mal à garder mon calme et gérer mon stress. Alors j’ai beaucoup gueulé et râlé dans cette cuisine. Mes collègues m’ont souvent charrié pour ça. Et parfois se retenaient de ne pas partir en fou rire quand je commençais à lancer des « putain fait chier ! », ou encore des « vas-y j’en ai marre, ça me saoule ! ». Mais bon ça passait rapidement (généralement), et puis ils me réentendaient rire à nouveau peu de temps après. Oui, j’ai le rire facile, très facile même. Je m’en suis tapée des fous-rire dans cette crêperie.
Et puis, j’ai un côté très maladroit parfois… Alors j’en ai fait des conneries… Genre renverser un saut de pâte entier par terre, éclater une bouteille de 2l de lait, casser des œufs par terre, faire voler des boules de glace en cuisine ou encore empaler une galette qui sortait sur la sucrière parce qu’elle a glissé de l’assiette au moment où je la tendais à la serveuse… 🙂
Certes, j’ai beaucoup gueulé (en plus, la plupart du temps contre moi), mais j’ai surtout aussi beaucoup appris en travaillant là-bas. Je suis reconnaissante à mon boss de m’avoir attendu l’année dernière alors qu’ils étaient en galère et qu’ils leur manquaient du staff.
Et puis, pour me canaliser, il y avait Alex. Il a été mon binôme en cuisine pendant presque 6 mois. Si moi on m’entend quand ça n’allait pas en cuisine, c’est différent pour lui. Il est bien plus calme, et bizarrement il me canalisait. Sa présence à mes côtés me permettait d’être (un peu) plus zen. Première fois que je travaille comme ça en binôme avec quelqu’un et je peux dire que notre binôme fonctionnait vraiment bien.
Il y a aussi eu beaucoup de rebondissements pour moi professionnellement parlant. Je devais rester jusqu’à début avril, ensuite jusqu’à mi juin, puis jusqu’à fin octobre quand on m’a proposé de passer manageuse (sisi je te jure 🙂 ), puis finalement jusqu’à mi août, et finalement j’ai voulu partir fin juin…. Ça continuerait longtemps comme ça si je devais tout te raconter 🙂 .
J’ai aussi eu une période difficile personnelle qui s’est fait ressentir au travail. J’ai eu une diminution d’heures mi-juin pour pouvoir souffler un peu, et j’ai fini par passer manageuse début juillet jusqu’à mon départ dernier. Je n’étais donc plus en cuisine et je suis devenue barista, mais j’ai encore de la pratique en ce qui concerne l’art latte… Je suis devenue polyvalente en somme, car je pouvais tout faire, les crêpes, les cafés, le service (j’ai aussi été serveuse en crêperie quand j’étais en France).
J’ai beaucoup aimé Melbourne. J’ai eu une vie sociale et professionnelle des plus enrichissantes (mais pas des plus reposantes, ça c’est sur). J’ai adoré vivre à Williamstown (excentré du CBD de Melbourne disons-le) avec Matt et Amélia mes 2 colocs Australiens. Ça a été une vraie chance de pouvoir vivre avec des locaux. Car c’est très facile en tant que backpacker de trouver une coloc, mais c’est une chose différente d’en trouver une avec des Australiens.
Ça a été un peu relou au niveau des horaires de train pour aller au taf ou rentrer le soir quand je sortais, mais je n’aurai déménagé pour rien au monde. J’ai adoré ma maison, mes colocs, et j’étais bien plus au calme là bas que dans le CBD ! Après une journée de travail, c’était reposant pour moi de rentrer là-bas.
Mais voilà, tout à une fin, et j’ai quitté la petite crêperie dernièrement ainsi que ma maison, pour m’envoler 3 semaines en Nouvelle Zélande, avant de retourner en Australie, pour cette fois-ci voyager un peu dans le pays.
J’ai eu une vie à cent à l’heure dans cette ville que j’ai adoré. Entre mon boulot et mes sorties, ma vie sociale et professionnelle a été plus que bien remplie, et j’ai vécu une superbe année. Intense, et pas toujours évidente, mais une chouette année tout de même…
#lescrepescestlavie 😉